Lumigraphe et lumigraphie
Credo de la lumigraphie
Naissance de la lumigraphie
Les avancées technologiques de la dernière décennie sur les leds, d’une durée de vie de plusieurs dizaines d’années, économes en énergie, fonctionnant avec des courants faibles et capables de changer de couleur pour certaines, ont ouvert la voie à toutes sortes d’applications dans de nombreux domaines. Il ne tenait qu’à l’imagination d’en tirer un moyen d’expression artistique.
Si les créateurs qui se sont attachés à travailler avec des points de lumière peuvent se retrouver à travers le monde et les époques de façon épisodique, c’est Bastien Carré qui inaugure le terme de « lumigraphe » pour qualifier son métier. Ce créateur passionné de lumière s’est employé courant 2007 à détourner des leds utilisées comme voyants lumineux dans les appareils domestiques afin de créer une sorte de circuit électrique en trois dimensions où les fils conducteurs de courant servent aussi à structurer la pièce. L'intérêt du public l’amène à développer suspensions, tableaux lumineux, sculptures lumineuses, mobiles lumineux, et de nombreux observateurs curieux de voir des domaines de création aussi distincts trouver une cohérence à travers un même art incitent le créateur à chercher un terme qui définisse son métier et son travail : c’est la naissance des mots « lumigraphe » et « lumigraphie ».
"Mistral" (2010) et "Zéphir" (2010) de l'artiste français Bastien Carré. Ses créations sont caractérisées par leur extrême légèreté liée à l’emploi de fils d’acier très fins sur lesquels il soude à la main des leds qui peuvent faire moins de 2mm. La technique qu’il a développée lui permet de créer des structures qui alimentent des leds tout en formant un volume.
Définition
« Lumigraphie » a pour origine le mot « lumière » et le mot « graphe » (qui trouve parmi ses définitions : « figure composée par des points reliés entre eux par des arcs »).
Le terme de "lumigraphie" peut s’appliquer pour toute création caractérisée par l'emploi de points lumineux comme matière première - des sources lumineuses comme des lucioles ou des leds - reliés entre eux par des conducteurs qui les alimentent en électricité. Ces créations peuvent être des sculptures, des tableaux, des suspensions ou des mobiles, et peuvent être artisanales ou industrielles. Celui qui conçoit ou réalise des lumigraphies peut être appelé « lumigraphe ».
Contrairement aux luminaires, les lumigraphies n’ont pas pour objet d’éclairer : leur finalité est avant tout artistique ou décorative, l’intention étant d’apporter à un lieu une certaine atmosphère, comme peuvent l’apporter quelques bougies allumées.
Au sens strict du terme, ne sont des lumigraphies que les créations composées de points de lumière raccordés entre eux par des conducteurs de courant qui les alimentent en électricité. Cependant, la lumigraphie ne souffre pas de qualifier d’autres créations utilisant le point de lumière, même si la technologie appliquée ou la finalité est différente. C’est ainsi que, par exemple, des sculptures lumineuses réalisées avec de la fibre optique ou des luminaires procurant un éclairage fonctionnel peuvent être considérées comme des lumigraphies si l’impression générale qui en ressort s’y apparente.
Le terme de "lumigraphie" peut s’appliquer pour toute création caractérisée par l'emploi de points lumineux comme matière première - des sources lumineuses comme des lucioles ou des leds - reliés entre eux par des conducteurs qui les alimentent en électricité. Ces créations peuvent être des sculptures, des tableaux, des suspensions ou des mobiles, et peuvent être artisanales ou industrielles. Celui qui conçoit ou réalise des lumigraphies peut être appelé « lumigraphe ».
Contrairement aux luminaires, les lumigraphies n’ont pas pour objet d’éclairer : leur finalité est avant tout artistique ou décorative, l’intention étant d’apporter à un lieu une certaine atmosphère, comme peuvent l’apporter quelques bougies allumées.
Au sens strict du terme, ne sont des lumigraphies que les créations composées de points de lumière raccordés entre eux par des conducteurs de courant qui les alimentent en électricité. Cependant, la lumigraphie ne souffre pas de qualifier d’autres créations utilisant le point de lumière, même si la technologie appliquée ou la finalité est différente. C’est ainsi que, par exemple, des sculptures lumineuses réalisées avec de la fibre optique ou des luminaires procurant un éclairage fonctionnel peuvent être considérées comme des lumigraphies si l’impression générale qui en ressort s’y apparente.
Les différentes formes de lumigraphies
La nouveauté du terme « lumigraphie » n’empêche pas que certaines créations lumineuses connues depuis plusieurs décennies correspondent à sa définition : la guirlande de Noël, composée de points lumineux reliés entre eux et créant une ambiance lumineuse peut ainsi être considérée comme la plus ancienne et la plus basique forme de lumigraphie.
Plus récemment, des créations bien plus fines sont apparues sur un marché stimulé par l’intérêt grandissant du public pour les lumières d’ambiance. Ainsi, certains systèmes à base de leds s’intègrent aujourd’hui à des panneaux vitrés totalement transparents tandis que d’autres permettent au particulier de créer des ciels étoilés en relief dans une pièce.
"LED Table" (2003) et "One thousand and one lights" (2006) du designer allemand Ingo Maurer.
Dans une démarche plus artistique, les lumigraphies peuvent également naître des mains d’artisans ou d'artistes contemporains et devenir des œuvres d’art à part entière. Pièces uniques, séries numérotées, les créations de ces artistes sont à-même de susciter l’intérêt des collectionneurs.
Plus récemment, des créations bien plus fines sont apparues sur un marché stimulé par l’intérêt grandissant du public pour les lumières d’ambiance. Ainsi, certains systèmes à base de leds s’intègrent aujourd’hui à des panneaux vitrés totalement transparents tandis que d’autres permettent au particulier de créer des ciels étoilés en relief dans une pièce.
"LED Table" (2003) et "One thousand and one lights" (2006) du designer allemand Ingo Maurer.
Dans une démarche plus artistique, les lumigraphies peuvent également naître des mains d’artisans ou d'artistes contemporains et devenir des œuvres d’art à part entière. Pièces uniques, séries numérotées, les créations de ces artistes sont à-même de susciter l’intérêt des collectionneurs.
Des lumigraphes... et des lumigraphies
En ayant donné au terme "lumigraphie" une définition très ouverte, Bastien Carré poursuit l'idée de lui donner un sens au-delà de ses propres créations et d'initier un mouvement autour de cette nouvelle forme d'art. Il contacte ainsi des créateurs de par le monde qui travaillent avec le point de lumière afin de les recenser.
Tous ne font pas exclusivement des créations à points lumineux, mais tous créent ou ont créé des pièces qui correspondent à la définition de la lumigraphie.
"Manta" (2009) et "Basket" (2009) du concepteur américan Jason Krugman.
Le projet “Organic Electric” de Jason Krugman est fondé sur l’électricité dans les matériaux et s’inspire de formes naturelles. Le concept découle du principe d’utiliser les leds et leur soudure comme des matières premières. A l’aide d’un gabarit spécial, des centaines puis des milliers de leds sont soudées ensemble afin de former une trame métallique lumineuse. Par l’assemblage méticuleux de cette trame, l’électricité circule dans les mailles pour alimenter les leds. Elle est ensuite manipulée pour former une forme tridimensionnelle. L’objectif de Jason Krugman est d’utiliser la beauté et la fonctionnalité de ce matériau électronique pour retrouver l’efficience d’un design naturel.
"Attrape-rêves" (2011) et "Spiral-dream" (2011) de l'artiste français Alain Le Boucher.
Les « Luchrones » d’Alain Le Boucher sont des sculptures dont les lumières évoluent selon des programmes qu’il écrit comme une musique. A travers une construction transparente de fins fils métalliques, les mouvements et les rythmes de lumière transforment sans cesse le volume et rendent la sculpture vivante. Inspiré par les éclats lointains des étoiles, Alain Le Boucher utilise la lumière comme son moyen privilégié d’expression et l’envisage comme porteuse de message, d’énigme à décoder. En composant de véritables chorégraphies lumineuses, il s’attache à créer un volume d’espace-temps, ouvrant alors la sculpture sur la quatrième dimension.
"Dédale" (2010) et "Feu Follet" (2008 - Label VIA 2011) des créateurs français de Ombre Portée.
Pour Eric et Sylvie du studio Ombre Portée, l’essentiel est de faire naître des sensations lumineuses et de créer, par ces jeux de lumières des objets poétiques se caractérisant par leur légèreté, leur fluidité de forme et leur transparence. Les matériaux qu'ils utilisent habillent, filtrent, diffusent la lumière, la sertissent comme un bijou pour créer des ambiances douces et intimes. Leur pièce "Feu Follet" a reçu le label VIA* en 2011.
"Brindilles" (2005), en leds et fibre optique, du designer français François Azambourg, édité par Ligne Roset.
La suspension "Brindilles" du designer François Azembourg est éditée par Ligne Roset et a reçu le label VIA en 2006. Cette pièce combine des fibres optiques qui s'entrecroisent à une centaine de leds qui les illuminent, formant ainsi un tourbillon de lumière harmonieux et gracieux. Son créateur centre son travail sur les techniques de la légèreté et fait une large place au processus de narration dans ses réalisations.
"Les parapluies" (2010) de l'artiste français Francis Guerrier . © Emmanuelle Bousquet
Francis Guerrier, sculpteur, scénographe, créateur de pièces monumentales et assurément poète, n'a pas attendu après les leds pour utiliser le point de lumière: bien avant leur arrivée, il jouait déjà avec des lucioles à incandescence pour réaliser des pièces où leur combinaison avec des matériaux métalliques, comme des résilles, offraient au regard des effets hypnotisants sur des thèmes d'une grande poésie.
Kateřina Smolíková maîtrise de nombreuses techniques de travail du verre et s'est inspirée des animaux des grands fonds marins pour créer sa suspension Sykhos 1. Composée de tubes de verre courbés dans lesquels circulent des leds, elle évoque, par la réflexion des points de lumière sur le verre, ces organismes bioluminescents qui lévitent dans leur milieu aquatique. Kateřina a reçu le Outstanding Student Design Award* pour cette pièce.
Le concept "Collection of light" de Per et Bastian du studio Humans Since 1982 présente différents types de leds dans un panneau mural en bois et verre. Chaque led est étiquetée avec son descriptif technique (nom, taille, température de couleur...) à la façon d'une collection d'insectes. Elles sont disposées dans un ordre précis de sorte que l'effet lumineux soit harmonieux.
Bien que riche d'inspirations déjà très variées, la famille des lumigraphes s’attend cependant à connaître son véritable essor dans les années à venir, l'utilisation de la led offrant autant de déclinaisons possibles qu'il existe de créateurs inspirés.
Tous ne font pas exclusivement des créations à points lumineux, mais tous créent ou ont créé des pièces qui correspondent à la définition de la lumigraphie.
"Manta" (2009) et "Basket" (2009) du concepteur américan Jason Krugman.
Le projet “Organic Electric” de Jason Krugman est fondé sur l’électricité dans les matériaux et s’inspire de formes naturelles. Le concept découle du principe d’utiliser les leds et leur soudure comme des matières premières. A l’aide d’un gabarit spécial, des centaines puis des milliers de leds sont soudées ensemble afin de former une trame métallique lumineuse. Par l’assemblage méticuleux de cette trame, l’électricité circule dans les mailles pour alimenter les leds. Elle est ensuite manipulée pour former une forme tridimensionnelle. L’objectif de Jason Krugman est d’utiliser la beauté et la fonctionnalité de ce matériau électronique pour retrouver l’efficience d’un design naturel.
"Attrape-rêves" (2011) et "Spiral-dream" (2011) de l'artiste français Alain Le Boucher.
Les « Luchrones » d’Alain Le Boucher sont des sculptures dont les lumières évoluent selon des programmes qu’il écrit comme une musique. A travers une construction transparente de fins fils métalliques, les mouvements et les rythmes de lumière transforment sans cesse le volume et rendent la sculpture vivante. Inspiré par les éclats lointains des étoiles, Alain Le Boucher utilise la lumière comme son moyen privilégié d’expression et l’envisage comme porteuse de message, d’énigme à décoder. En composant de véritables chorégraphies lumineuses, il s’attache à créer un volume d’espace-temps, ouvrant alors la sculpture sur la quatrième dimension.
"Dédale" (2010) et "Feu Follet" (2008 - Label VIA 2011) des créateurs français de Ombre Portée.
Pour Eric et Sylvie du studio Ombre Portée, l’essentiel est de faire naître des sensations lumineuses et de créer, par ces jeux de lumières des objets poétiques se caractérisant par leur légèreté, leur fluidité de forme et leur transparence. Les matériaux qu'ils utilisent habillent, filtrent, diffusent la lumière, la sertissent comme un bijou pour créer des ambiances douces et intimes. Leur pièce "Feu Follet" a reçu le label VIA* en 2011.
"Brindilles" (2005), en leds et fibre optique, du designer français François Azambourg, édité par Ligne Roset.
La suspension "Brindilles" du designer François Azembourg est éditée par Ligne Roset et a reçu le label VIA en 2006. Cette pièce combine des fibres optiques qui s'entrecroisent à une centaine de leds qui les illuminent, formant ainsi un tourbillon de lumière harmonieux et gracieux. Son créateur centre son travail sur les techniques de la légèreté et fait une large place au processus de narration dans ses réalisations.
"Les parapluies" (2010) de l'artiste français Francis Guerrier . © Emmanuelle Bousquet
Francis Guerrier, sculpteur, scénographe, créateur de pièces monumentales et assurément poète, n'a pas attendu après les leds pour utiliser le point de lumière: bien avant leur arrivée, il jouait déjà avec des lucioles à incandescence pour réaliser des pièces où leur combinaison avec des matériaux métalliques, comme des résilles, offraient au regard des effets hypnotisants sur des thèmes d'une grande poésie.
"Skyphos 1" (2011) de la créatrice tchèque Kateřina Smolíková.
Kateřina Smolíková maîtrise de nombreuses techniques de travail du verre et s'est inspirée des animaux des grands fonds marins pour créer sa suspension Sykhos 1. Composée de tubes de verre courbés dans lesquels circulent des leds, elle évoque, par la réflexion des points de lumière sur le verre, ces organismes bioluminescents qui lévitent dans leur milieu aquatique. Kateřina a reçu le Outstanding Student Design Award* pour cette pièce.
"Collection of light" (2011) des créateurs suédois de Humans Since 1982.
Le concept "Collection of light" de Per et Bastian du studio Humans Since 1982 présente différents types de leds dans un panneau mural en bois et verre. Chaque led est étiquetée avec son descriptif technique (nom, taille, température de couleur...) à la façon d'une collection d'insectes. Elles sont disposées dans un ordre précis de sorte que l'effet lumineux soit harmonieux.
Bien que riche d'inspirations déjà très variées, la famille des lumigraphes s’attend cependant à connaître son véritable essor dans les années à venir, l'utilisation de la led offrant autant de déclinaisons possibles qu'il existe de créateurs inspirés.